Voilà des décennies que le sujet de l’écologie nous revient. Les alertes puis la survenue des catastrophes, dont celles du dérèglement climatique se multiplient d’années en années. Cela signe l’émergence d’une conscience collective corrélée à la survenue réelle de ce qui n’était jusqu’alors que représentations projectives. Encore taxée d’accents paranoïaques, ces projections se montrent finalement bien en phase avec ce qui s’en réalise dans le Réel.
On ne fera pas l’impasse, pour notre part, sur ce qui, depuis la structure de la béance, participe à une quête de jouissance sous les auspices de la pulsion de mort et qui mènerait au pire.
La logique du symptôme se retrouve ainsi dans la négation de la dimension symbolique participant à la structuration psychique, dans le nouage Reel-Symbolique-Imaginaire.
C’est dire que la catastrophe écologique en cours fait signe de psychose sociale.
Alizart (in « le coup d’État climatique ») ne s’y trompe pas, parlant d’un « carbofascisme » nourrissant sciemment les ambitions capitalistes, associées à un pseudo « climato-sceptisisme ».
Qu’est-ce la psychanalyse aurait à apporter aux projets écologiques ?
Reconnaître et faire reconnaître la logique pulsionnelle. Cette pulsion, représentant psychique du somatique, causant le désir essentiel à l’existence du sujet parlant, au-delà de la logique vitale du besoin.
Nous avons appris de l’étude freudienne du symptôme que s’y joue cet « Au-delà du principe de plaisir », à travers des répétitions des plus mortifères.
Comme pour certaines symptomatologies psychiques, la vie somatique finit par se trouver menacée par les effets du dérèglement climatique.
Derrière la logique de gavage propre au capitalisme, se masque la négation de la logique du sujet, celle d’un désir essentiel appelant chacun à la reconnaissance du ratage de l’objet…